Étonnamment ce fut ma compagne qui eut
envie de voir ce film et m'offrit le ciné ce soir là; activité rare
pour moi vu le prix des places et mon budget limité. Nous sommes
donc allés voir La Planète des Singes, les Origines, de Rupert
Wyatt.
Will Rodman (interprété par
James
Franco), brillant scientifique, travaille à l'élaboration d'une
substance capable de régénérer les cellules du cerveau et ayant pour
but de soigner la maladie d'Alzheimer. Les tests sont pratiqués sur
des chimpanzés. Lors de la présentation du ALZ-112 devant les actionnaires afin d'obtenir de nouveaux crédits et commencer
l'expérimentation humaine, le chimpanzé appelé « beaux
yeux » (en raison d'un effet secondaire du produit donnant aux iris une belle
couleur verte) présentant les meilleurs résultats a un brusque
accès de colère et échappe aux laborantins. Incontrôlable, il sera abattu sur la table du conseil d'administration. Devant ce
fiasco,
Steve Jacobs (interprété par
David Oyelowo) décide de
suspendre l'expérience et d'euthanasier tous les sujets.
Franklin (interprété par
Tyler Labine), l'un des laborantins et
soigneur, ne peut se résoudre à tuer un bébé chimpanzé, né en
captivité de « beaux yeux ».
Will et
Franklin
comprennent que l'explosion de rage de « beaux yeux »
n'était en fait qu'une réaction naturelle visant à défendre son
bébé.
Will n'a pas d'autre choix que de recueillir le petit. Mais
il découvre alors que l'ALZ-112 a été transmis aux gênes du
chimpanzé et que de fait il possède une intelligence hors du
commun. Il sera baptisé
César (
César, le premier singe qui parle
…), en raison de la passion de
Charles (interprété
par
John Lithgow), père de
Will pour la pièce de
Shakespeare,
Jules César.
Will va alors continuer ses recherches
avec César, et devant l'évolution de la maladie de son père franchira le pas de l'expérimentation humaine. Will fera également
la rencontre de Caroline (interprétée par Freida Pinto), une
vétérinaire qui l'aidera dans ses recherches et le soutiendra à
bien des égards. Mais un incident séparera Will de César alors que
dans un même temps, Will communiquera l'avancé de son travail à
Jacobs qui décidera de relancer le projet et travaillera sur un
produit modifié et plus virulent l'ALZ-113. Cette nouvelle formule
sera toute aussi efficace sur le développement de l'intelligence des
singes mais aura un effet bien plus néfaste sur les êtres humains.
César quand à lui sera confronté à
la brutalité et à l'arrogante stupidité des hommes, mais décidera
de ne pas s'en laisser compter.
Vous vous doutez bien que si je parle
de ce film, c'est qu'il m'a beaucoup plu, et notamment
l'interprétation exceptionnelle de
César. Le film vaut le coup rien
qu'avec cette magistrale performance d'acteur.
César est
effectivement interprété par
Andy Serkis, par l'intermédiaire
d'une motion capture incroyable et d'une précision hors du commun.
Ce spécialiste de la « performance capture » s'est déjà
illustré dans
King Kong de
Peter Jackson ou encore dans le rôle de
Gollum dans
Le Seigneur des Anneaux du même réal. Il incarnera le
capitaine
Haddock dans le prochain
Tintin de
Stephen Spielberg.
Notons aussi que cette fois les motions capture de César n'ont pas
seulement été faites sur ordinateur mais en décor pour donner plus
de crédibilité aux mouvements du singe.
Indépendamment de cette très libre
inspiration du livre de Pierre Boule, La Planète des Singes, cette
préquelle à l'histoire, est plutôt un bon film. Il développe une
série de sentiments justes et met le point sur certaines idéologies
philosophiques intéressantes avec intelligence et sans jamais porter
de jugement. Le jeu des acteurs est superbe, sans fausse note et
d'une étonnante justesse. L'histoire est fort bien traitée et les
scènes d'actions sont très bien distillées et sans excès, ni
débauche pyrotechnique inutile. En résumé, je dirais que ce film
est intelligent et on en ressort grandi d'une certaine manière. Il
m'a procuré une émotion que je n'avais pas ressentie depuis
longtemps pour un film vu au cinéma.
Néanmoins, si on replace ce film dans
une chronologie subjective, là il y a un petit problème.
Certes, je
n'ai pas encore lu le livre, je n'ai vu que le premier film adapté
de l'ouvrage,
La Planète des Singes de
Franlin J. Schnaffer, sorti
en 1968 avec
Charlton Heston, et je n'ai que de vagues souvenirs de
la série. Mais dans ces limbes de souvenirs diffus embrumés par trop de gris, l'origine de la destruction de la planète, évoquée (trop?)brièvement dans une fin secondaire, plus que nécessaire, ne colle
pas avec mes réminiscences. Par ailleurs, d'après ce que j'ai découvert dans mes
recherches (et oui je fais un peu de recherches avant d'écrire un
article,et non je ne suis pas un génie à la science infuse …)
elle ne correspond pas non plus à la fin du livre. Et si il n'y
avait pas eu cette fin, le film se serait un peu fini en queue de
poisson. Encore une excellente raison de lire le livre!
C'est vraiment le seul bémol de ce
film, et même si le jeu de James Franco est des fois un peu
transparent ce n'est que pour mieux servir la prestation de César
qui je le répète, est à elle seule une raison suffisante pour
aller voir ce film.
Je vous mets une petite bande annonce
qui reflète mieux l'esprit du film que celle qui met un peu trop
l'action en avant.